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LÉA HIRSCHFELD

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Créatrice du podcast Décalés

“J’aime porter un discours optimiste.Tu fais du long terme avec de l'optimisme et du court terme avec de la peur"

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Léa Hirschfeld

"C’est à ce moment là que je comprends qu’il y a plein de gens qui vivent la même chose que moi, et surtout qu’il y a peu de contenus sur la réalité de nos vies au quotidien. Je veux en faire quelque chose."

L'INTERVIEW

Autrice, podcasteuse, écrivaine, photographe, difficile de la définir tant elle est multiple, mais ce qu’elle a d’évident est une hypersensibilité humaine et artistique qui nous bouleverse quand on la rencontre.
Léa a un frère Anton qui a deux ans de plus qu’elle. Il est atteint d’un trouble neurologique de naissance. Elle comprend et ressent vite la question de la différence, et le sentiment de décalage. Comment se vit-il au quotidien, comment influe-t-il sur notre regard sur le monde ? Quelles solutions trouve-t-on face à l’adversité ? Que se passe- t-il quand il n’y a pas les mots ? Créatrice du podcast Décalés (un podcast de discussions intimes autour du handicap mental, physique et psychique avec des personnes vivant avec, et des proches qui vivent avec auss), nous avons eu la chance d’échanger avec elle, découvrez son portrait.


D'où viens tu ?

Je suis née à Paris dans le 15ème, d’un père canadien et d’une mère issue de l’ex URSS.  J’ai 30 ans.

 

Dans quel environnement as-tu grandi, quel était ton rapport à l’art, la création ?

J’ai grandi avec mes deux parents et mon grand frère. À la maison, ça tournait beaucoup autour de lui et ma vie s’est naturellement (mais non sans heurts) construite autour de lui aussi.
Côté création, j'ai eu la chance de vivre dans un environnement culturel, et confrontée au monde de l’art. Mon père est sculpteur, mon oncle journaliste a aussi dirigé une maison d’édition, ma mère a écrit un livre. On peut dire que tout le monde créait, j’ai donc été baignée dans la possibilité d’un avenir artistique. J’ai très tôt aussi aimé chanter, je lisais beaucoup, j’aimais également le cinéma, la photo. En revanche, je n'étais pas du tout scolaire.
 

Quel a été ensuite ton parcours ? 

Après le bac, j’ai travaillé pour voyager et ensuite, pour ne pas décevoir mes parents tout en restant éloignée, je me suis inscrite à l’université de Montréal. J’ai alors fait des études de psycho, anthropologie et cinéma, mais je préférais mes petits boulots aux cours et ça a fini par un abandon de la fac. Ensuite j’ai fait une école de théâtre (comme pas mal de gens paumés je crois), c’est là où j’ai commencé à écrire. J’ai écrit d’abord une pièce que j’ai mise en scène, un premier long projet. Mais, une fois de plus, j’ai quitté le navire avant la fin pour mettre mes économies dans mon permis de conduire et six mois de voyage en solitaire en Amérique du Sud, dont trois passés à Quito, en Equateur, à réaliser un projet de théâtre et sérigraphie avec des ados porteurs de handicaps mentaux. À mon retour, à 23 ans, j’ai repris la restauration et surtout l’écriture - des projets persos et des piges, de la création de contenus pour les marques, en pub etc. C’est à partir de cette période que j’ai pu gagner ma vie en écrivant.

Comment est arrivé le podcast dans ta vie ?

Le podcast est arrivé un peu par hasard dans ma vie, pendant le covid. J'ai emménagé chez mes parents pour des raisons personnelles.  Je retrouvais ma vie d’avant avec mon frère. Et un jour, j’ai écrit un premier texte sur les réseaux sociaux. En confinement j’ai changé de regard sur mon frère. À ma grande surprise, il a été repris par le Huffington post et d’autres médias. Ça a été un véritable déclic.
C’est à ce moment là que je comprends qu’il y a plein de gens qui vivent la même chose que moi, et surtout qu’il y a peu de contenus sur la réalité de nos vies au quotidien. Je veux en faire quelque chose. 
Je décide de partir au départ sur des portraits écrits mais très vite, je découvre une publicité pour le Paris Podcast Festival et je comprends rapidement la puissance du média. J'ai tout de suite adoré le format, la dimension intime et je me suis dit “ Je vais faire un podcast”. J’ai alors commencé ma petite cuisine dans mon studio.

Comment s'est passé le lancement de ton podcast ? 

Mai 2021, c'est la naissance de Décalés, un podcast de discussions avec des personnes qui vivent directement ou indirectement le handicap. Et là ça a bien marché tout de suite, j’ai eu un joli relai dans la presse. Gringe a accepté d’être interviewé et en a parlé. J’ai rapidement eu une audience. La première saison était sur les frères et sœurs, la seconde sur les personnes porteuses de handicaps, la troisième sur les parents. 
En 2023, j’ai été lauréate de la Villa Albertine qui permet de développer un projet créatif aux Etats-Unis. J’ai articulé le mien autour de Zeno, une communauté artistique du Vermont dont je fais partie, sur laquelle j’ai fait une série de podcasts en anglais. Cela marque une nouvelle étape : Décalés devient bilingue. En 2025, dans la continuité de ce projet, j’ai publié mon premier livre, Zeno, aux éditions du Seuil. Zeno c’est un lieu unique où, chaque été, des personnes avec et sans handicap se retrouvent autour de projets de films ou de comédies musicales. C’est le premier endroit hors de la maison que j’ai partagé avec mon frère, où on a été traités à égalité, où le handicap n’est pas une barrière. Mon livre raconte ce lieu qui nous a transformés.
Aujourd’hui Décalés compte cinq saisons et des mini-séries. Le podcast a changé ma vie, prendre la parole m’a aidée à créer mon métier.

 

Qu'est-ce qui t'anime aujourd'hui ?

Je viens d’avoir un enfant et je redécouvre la vie dans l’instant présent … De manière générale, ce sont les récits de vie qui m'intéressent et me passionnent. Je réfléchis aujourd’hui à des histoires, des scénarios. 

 

Quelle est ta next step ? 

J’aimerais écrire un scénario de film. J’ai des choses à raconter. On verra…

 

Quelles sont tes inspirations du moment ?

J’écoute des podcasts, mais je ne suis pas accro, je suis surtout lecture et cinéma, mon dernier coups de cœur littéraire ,Catherine Cusset, L’autre qu’on adorait et 2 films cultes, Incendies de Denis Villeneuve et Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu. 

Ce qu'on ne sait pas de toi ?

J’ai peur de vivre à un étage élevé.

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