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KATIA SANERO

​​“J'ai hâte qu’on ait le “Aaron Sorkin“ du podcast,

et que demain nos fictions soient comparées à “Succession”, “The newsroom” ou “White lotus””

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L'interview🎙

#ITW WHO ARE YOU ? 

 

Ton parcours ? 

J’ai une formation en école de commerce (master spécialisé média de l’ESCP), j’ai toujours voulu travailler dans les industries créatives. J’ai tout de suite compris que je n'étais pas une artiste en tant que telle, pas une autrice, mais passionnée par la création. J'ai commencé au départ chez Marie-Claire International puis j’ai rejoint le Groupe Figaro pour m’occuper des partenariats, puis en tant que responsable du business development. J’ai été nommée par la suite éditrice digitale, puis Éditrice de l’ensemble de la marque Madame Figaro, avant de rejoindre Louie Média début 2020. 

 

D'où vient ton intérêt pour la création ? 

De ma famille ! J’ai un père qui a beaucoup travaillé dans les médias. Toute mon enfance, j’ai été lectrice, mais aussi observatrice, j’ai toujours assisté aussi de loin à ce qu’était la création média, le tissage du lien entre l'émetteur média et le récepteur. Et ma mère est comédienne et autrice. J’ai toujours aimé les arts et j’ai une admiration immense pour les artistes et créateurs. Et j’ai trouvé, pour ma part, une grande liberté sur les supports digitaux. 

 

Comment est né ton attrait pour le digital ? 

Je suis un peu geek, je crois. Déjà au lycée j’ai travaillé sur un site internet sur les séries télé. Je faisais partie aussi du  fan club de “Friends”, j’ai appris l’anglais avec Friends, j'avais les K7 VHS, j’étais passionnée par le storytelling à l’américaine. J’ai commencé à écrire des newsletters pour un site de série, puis créé le premier site français sur la série Roswell. J’ai alors tout appris toute seule, dans ma chambre d’ados. J’ai même appris à coder. Clairement à l’époque, ces compétences et cette culture n’étaient pas des éléments valorisés par la société, ni par les adultes, ni par les jeunes. Ça ne m’a pas aidé à traverser cette phase complexe de l'adolescence, j’ai mis tout cela sous cloche, avant de l’assumer de nouveau à la sortie de mes études. 

 

Comment es-tu tombée dans la marmite “podcast”? 

Pendant mon premier congé maternité, j’étais un peu seule, je lisais beaucoup et j’ai commencé à écouter des podcasts. Mon premier, c'était Start-up de Gimlet, j’écoutais aussi Nouvelles Ecoles, Transfert.. Ça a été un véritable déclic pour moi, sur l'approche, l’intimité, les formats, la créativité, la liberté et le temps que cela offrait. C’était un véritable déclic. Une évidence. Je me suis dit : “C’est le futur des médias! ” Et quand je suis revenue de congé maternité,  je voulais faire les podcasts de Madame Figaro ! 

 

La première connexion entre toi et Louie média ? 

Un message sur twitter à Charlotte, on a ensuite bossé ensemble avec Louie Media pour Madame Figaro, c’était un vrai match, une même compréhension des enjeux éditoriaux, une belle complémentarité.

 

Le déclic pour les rejoindre ? 

Elles m’ont conviée à dîner, fin août 2019. Je ne cherchais pas à partir de mon job, elles préparaient une nouvelle étape pour Louie Media, à structurer la société. Elles cherchaient quelqu’un avec qui écrire la suite. Elles m'ont alors proposé de les rejoindre. 

C’était un vrai choix de venir chez Louie, le plus simple et le plus dur en même temps.  Comme dans Friends quand Ross doit choisir entre Rachel et Emilie. C’était totalement risqué. Je sortais de mon confort. Un choix audacieux, mais c’était totalement une évidence pour moi. 

 

Ton questionnement à l’époque ? 

Est-ce que ce duo va pouvoir devenir un trio ? Il faut dans l’association avoir un respect mutuel très fort, une complémentarité, une admiration. 

 

Tu fais quoi aujourd’hui ? 

Je gère l’entreprise de manière opérationnelle sur l'ensemble des services et des fonctions, et je fais en sorte qu’on suive la feuille de route et la stratégie définie. Je veille à l’équilibre et au développement. 

 

Qu’est ce qui te fait vibrer dans ton job ? 

Le développement. Partir d’une idée qui vient des tripes d’un.e auteur.ice, qui raconte quelque chose de l’humain, de la société, de qui nous sommes, avec une singularité forte, une mise à nu, une mise en danger presque... Quelque chose qui surprend, qui étonne, qui allume une petite étincelle. Mon rôle est alors de rendre cela possible, de trouver des solutions pour que les auteur.ice.s et créative.f.s trouvent leur terrain d’expression, qu’on trouve les financements, le bon réceptacle et que ce projet soit entendu par un maximum de gens. Et ce que j’aime c’est aussi trouver de nouvelles façon de rendre les projets possibles. Quand ce n’est pas un projet avec une évidence commerciale ou un concept marketing, c’est d’autant plus magique de trouver les bons partenaires avec qui rendre cela possible. 

Ce que j’aime, c’est être émerveillée par ces idées chaque jour, par cette équipe formidable, être challengée par de nouveaux défis. C’est ce qui me rend fière de bosser pour Louie Média. 

 

Comment tu te nourris ? 

J’adore les œuvres aux univers puissants qui touchent un grand public. Je très “mainstream” finalement.. Une de mes œuvres coup de cœur plus jeune, c’était Harry Potter. Ça vient nourrir la société, ça nous questionne sur notre quotidien, ça vient changer les comportements, et ça nous touche à différents points. Comme Shonda Rime dans ses séries (Scandal, Grey’s anatomy, etc.), elle offre une lecture de la société autour d’une culture mainstream. Ce que j’aime aussi, ce sont les contenus très anglés et très universels. Sinon, je me nourris de tout et surtout des autres. J’adore travailler en équipe, j’adore la dynamique créative que cela offre, j’adore être challengée par différentes personnalités, et concilier différents points de vue. Au quotidien être en contact avec les équipes de Louie Media, les partenaires, les clients c’est ce qui me nourrit aussi. 
 

# ITW PODCAST IMPACT 

Et tu écoutes ou pas des podcasts ? 

J’en écoute bien sûr et je pleure beaucoup en les écoutant ! C'est le média qui me fait le plus pleurer. Parfois, j’écoute des podcasts de manière boulimique, parfois moins. J’adore être surprise. Je me souviens du premier épisode d'”Entre”, j'étais sur la ligne 8 et je me suis mise à pleurer  dans le métro, il y avait une telle évidence entre le propos, la délicatesse du traitement, le format, la réalisation… De la même manière, en écoutant le podcast “Inside Kaboul” de Caroline Gillet ou “Des hommes violents“de Mathieu Palain, j’ai été bouleversée, j’adore vivre une émotion et que ce soit fort. Dans le podcast, on est dans un territoire tellement fertile et créatif. 

 

Tes attentes en termes de contenus ? 

J’ai beaucoup d’attentes.Il y a encore beaucoup de choses à créer, notamment en fiction. J'ai hâte qu’on ait le “Aaron Sorkin“ du podcast, j’ai envie que demain nos prochaines fictions soient comparées à “Succession” à “The newsroom” ou “White lotus”. Ce sont des œuvres qui racontent la société avec nuances et intelligence.

 

Le podcast a-t-il changé ta vie ? 

Bien sûr mais c’est surtout ce qu’il m’a appris sur mon métier et la façon de le faire. Apprendre la prise de risque, suivre ses intuitions, rester raccord avec ses principes, vivre dans le moment présent. C’est le média qui correspond le plus à la société actuelle au rythme, au besoin de repères, c’est le média de l’engagement au sens large. Moi, c’est le média qui me bouleverse, qui me fait me questionner et qui me fait grandir. Mais il y a encore tout à fait, tellement à structurer. Développer une entreprise dans un nouveau secteur, c'est rare, complexe et passionnant. Pour l’instant, je suis bien et au bon endroit… 

 

Ta vision d’un réseau comme W&P ? 

Très utile ! Ça fait partie de la structuration du marché, je suis convaincue qu'on se nourrit des uns des autres, on a besoin d’entraide, d’échanges informels, ça aide à créer de la communication.

Un réseau, c’est  un lieu de prédilection pour se forcer à se dépasser et pour aller au-delà de ses craintes et ses peurs, c’est important à la fois dans la vie de chacune et dans celle du podcast, c’est doublement utile et pertinent.

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