Axelle Gobert-Mertens
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“ Mon ambition c'est ça, matérialiser le podcast dans l’espace. ”
L'interview🎙
Comment as-tu rejoint la production audio ?
J’ai commencé, il y a 3 ans, je venais de la télé. Après mon bac, j'ai fait une licence Médias, Culture & Communication et l’Université des Arts de Londres. J’ai choisi de commencer par la prod télé et je me suis tournée ensuite vers l'édito et l’artistique. J’ai notamment travaillé pendant 4 ans chez Thierry Ardisson, c’était une bonne école.
Et puis, j’ai eu envie de changement, de quelque chose de nouveau.
L’année du covid, il y a eu une opportunité chez Paradiso Media de productrice et on m’a proposé le poste. Je ne venais pas du tout du podcast, cela m’a plu qu’on me fasse confiance. C’était aussi à un moment où le secteur de la télé devenait vieillissant, c’était chouette toutes les perspectives dans l’audio. J’ai donc rejoint Paradiso Media comme productrice en février 2021. Ensuite, je suis petit à petit, montée en compétences sur les différents sujets. Au départ, je ne connaissais pas le côté Brand Content, mais créer avec des contraintes me plaisait bien, c’était une sorte de défi créatif. J’ai pu explorer des sujets tellement variés grâce à la diversité des briefs clients. Je suis curieuse de nature et c’était une manière aussi de me challenger.
Je travaille aujourd’hui avec différentes marques (Ubisoft, Hermès, YouTube, CanalPlus, etc). A chaque fois, je me dis « qu’est ce que j’ai envie d’entendre sur ce sujet », je me mets toujours à la place de l’auditeur. J’essaye de pousser le côté créatif. Par exemple, avec Hermès, avec qui on travaille depuis longtemps, on a fait parler les objets, c’était intéressant. Il y a mille choses à imaginer. Tout est ouvert.
Tu parles de perspectives dans l’audio, c'est quoi ton ambition créative dans le podcast ?
Mon ambition, c’est l’expérience, ou plutôt faire vivre une expérience. Je me souviens d’un moment captivant, qui m’avait marqué, j’avais fait une exposition au musée d’art contemporain de Montréal (Ragnar Kjartansson, « The Visitors ») avec une production immersive super originale où tu pouvais faire évoluer une musique en fonction de l’endroit où tu te trouvais dans la pièce. C’était très nouveau. Mon ambition c'est ça, matérialiser le podcast dans l’espace.
Ton rêve podcastique ?
Faire un événement autour d’un podcast à la manière de Soundwalk Collective par exemple, imaginer une aventure légère qui fasse rêver, s'évader… et dans un lieu unique.
Tu es directrice de création, comment tu crées dans ton job ?
Je crois que ce qui caractérise le plus les métiers créatifs, c’est que ça ne s’arrête jamais ! Tu n’arrêtes pas de penser à tes idées quand tu as rangé ton ordi, elles te suivent dans ton quotidien, dans lequel tu vas d’ailleurs puiser tes inspirations. Le grâle c’est quand tu trouves un truc chouette et que tu y crois. Et puis, dans le podcast on est limités par une économie qui se cherche dans le podcast, alors il y a un petit côté artisanal qui me plait.
Quel est justement ton rapport à la création ?
La création a toujours été là. Ma mère faisait du piano, mon père peignait. J’ai pris des cours de dessin, de musique, j'ai toujours fait des vidéos dans mon coin, des mini sketchs, j’ai créé un personnage d’animation Jeanneret Michel, que je déclinais comme un journal de bord pendant le confinement. Petite, je fabriquais des sculptures avec du scotch. Ça fait partie de moi !
Ça m'aide beaucoup dans mon métier. Avoir fait de la musique par exemple est un plus pour la production de podcast même si ce que j’aime dans le podcast, bizarrement, ce sont les silences un peu comme au cinéma.
Tu as participé à la production de la série qui ne se regarde pas mais qui s’écoute L’Amour Sans diffusée sur Canal+ tu nous en parles ?
L’amour sans : ’Cette série raconte en huit épisodes, la rencontre et la liaison virtuelle de Libero, enseignant au lycée, et Viviane, écrivaine en panne d’inspiration, qui se séduisent sans se voir. Ici, vivre en temps réel la relation naissante et strictement virtuelle de deux amants à travers leurs échanges numériques. Ils ont fait le pacte de ne jamais se voir. Nous ne les verrons pas non plus. Le tout nous entraîne dans une expérience particulière, un voyage sensoriel et mystérieux.
J’étais comme une enfant qu’on me donne l’opportunité de travailler sur un projet comme “L’amour Sans”. J’avais déjà travaillé avec Maria Pourchet, la scénariste, sur une production pour un parfum, je connaissais son talent. C’était génial de travailler sur ce projet innovant, sur le casting, avec Maria, après je n’ai pas pu travailler sur la production car je suis partie en congé maternité. Mais dès mon retour j’ai pu participer à la post production.
Tu écoutes des podcasts ?
Ça dépend des périodes, j’ai commencé à vraiment en écouter pendant le confinement, plutôt des podcasts américains, de true crime. J’avais écouté par exemple Happy Face Serial Killer, l'enquête menée par la fille du serial killer. J’aime aussi écouter des documentaires et des podcasts humoristiques comme ceux de Sophie-Marie Larrouy. Après, je me nourris de séries, de films ou juste en scrollant sur insta !
Tes derniers coups de cœur “culture”?
J'ai en tête la série animée Arte à Suivre d’Emilie Tronche, Samuel, que j’ai trouvée tellement juste, drôle et touchante. C’est le journal intime d’un petit garçon de 10 ans, avec ses réflexions naïves et instinctives. Je dois être à peu près de la même génération que la réalisatrice, j’ai eu la sensation d’avoir à nouveau accès à un segment de mon enfance. Il y a des scènes de danse animées somptueuses et une playlist incroyable (mention spéciale pour Iris de Wim Mertens que j’écoutais en salle d’accouchement en octobre dernier !). Et sinon, j’adore le travail du photographe Paul Rousteau, je trouve que de son travail se dégagent des mélodies planantes.
Qu’est ce que l’on ne sait pas déjà de toi ?
Je m’auto proclame sosie vocal de Maurane… (rires)
Et c’est ma voix qui dit les titres et crédits de L’Amour Sans. C’est d’ailleurs le cas de pas mal de podcasts Paradiso... mais j’essaie de ne pas prendre la grosse tête !
Tu es membre du réseau Women & Podcasts, tu en penses quoi ?
Je trouve que c’est une belle initiative, bienveillante. On est dans un climat positif et surtout sans se prendre au sérieux. On partage nos connaissances, ça a tellement de sens pour chacune de nous, ça permet de nous donner de la valeur.