top of page

Chloé tavitian

“Ne jamais se dire qu'il est trop tard.

3894aa5d9c346bcef56d47252fff412ef208ddabac72578f282e6ad77e15567b_pic.jpeg

L'interview🎙

D'où tu viens ? 

J’ai grandi en région parisienne à Saint-Cyr L'École, à côté de Versailles. Quand je dis que je suis banlieusarde, personne ne me prend au sérieux mais je ne me suis jamais sentie parisienne.

Ton premier souvenir audio ? 

C’est un souvenir de radio assez jeune, pendant les vacances d’été chez ma grand-mère. C’était à côté d'Orléans, dans un petit village dans le Loiret, j’avais 7 ou 8 ans. Dans sa cuisine, le matin, elle me préparait une orange pressée et on écoutait France Info. C'était une sorte de rituel, j’en ai un souvenir calme et rassurant. Plus tard, adolescente, Doc et Difool sur Skyrock avec mes 3 sœurs en cachette dans la même chambre. 

Es-tu devenue accro à la radio ? 

Oui, comme on n’avait pas la télé, la radio était souvent en fond sonore. C’est vite devenu un réflexe d’allumer la radio en rentrant chez moi. La première émission que j’ai suivie régulièrement c’était « Le masque et la plume » le dimanche soir. Sinon je n’ai jamais réussi à lâcher la matinale de France Inter. À l’époque d’Edouard Baer chez Nova, je me faisais 2 matinales : Inter en me levant et la Nova de la veille dans le métro pour aller bosser. Aujourd’hui quand je télétravaille je me fais toujours un petit “Jeu des mille euros” à 13h, surtout le mercredi avec les enfants. C’est mon petit plaisir coupable.

Quel est ton rapport à l’imaginaire ? 

J’ai toujours pas mal lu, le Club des 5, la Comtesse de Ségur et les Hercule Poirot les après-midis d’ennui l’été. Après, on s’inventait pas mal d’histoires avec mes sœurs, on est assez rapprochées en âge donc on jouait beaucoup ensemble. J’ai construit mon imaginaire avec elles et dans les livres.

Pourquoi ne pas t’être dirigée tout de suite vers le contenu audio ? 

Après des études littéraires et le Celsa, j’ai travaillé en agence de communication, c’était un peu une façon de ne pas choisir. Dans le fond, je crois que je voulais être journaliste, mais je ne me l’avouais pas, je ne m’en sentais pas capable...
Chez Havas, j’étais directrice conseil dans les équipes digitales, il y avait un studio radio chez HRCLS. On a eu l’idée avec mon copain Thibaut Cherchari de créer un podcast interne (on adorait Studio 404). En 2018, Thibault de Saint-Maurice cherchait des partenaires pour le premier Paris Podcast Festival, en parallèle on faisait nos premiers podcasts pour les marques à l’agence. De fil en aiguille, j’ai monté une offre podcast et je suis devenue directrice des narrations audio. 

Tu es aujourd’hui chez Studio Fact Media Group ? Que fais-tu ?
 

Je dirige StudioFact Audio, la filiale podcasts, avec Camille Juzeau. C’est un groupe audiovisuel global qui fait du docu et de la fiction pour la télé et les plateformes, de l’édition et du spectacle vivant. L’idée c’est de créer des liens pour faire circuler les histoires d’un format à l’autre. C’est hyper intéressant de comprendre comment tout ça fonctionne. Et je suis heureuse de travailler avec Camille, on se complète bien je pense. 

Ton rêve le plus fou “podcastic” ?


Faire l’adaptation de mon bouquin préféré « Tous les hommes sont mortels » de Simone de Beauvoir. C’est l’histoire d’un homme qui devient immortel et qui traverse les époques de la Renaissance jusqu’au 20e siècle. C’est à la fois une quête philosophique et un roman historique. Ça pourrait faire une super saga historique docu-fiction.

Ta Playlist :


“A la recherche de Jeanne” de ma sœur Zazie Tavitian la première fois que j’ai écouté, j’étais en larmes. C’est l’histoire de notre famille mais elle a réussi à en faire un truc universel, et un super roman graphique par la suite.
La dernière nuit d’Anne Bonny de Claire Richard (Arte Radio), masterpiece, j’ai jamais rien écouté d’aussi bien produit je crois.
En ce moment, j’écoute le Léon Blum de Philippe Collin. J’aime bien aussi Les Naufragés – histoires vraies (France Inter), j’écoute ça pour m’endormir bizarrement. Et j’ai trop hâte d’écouter le podcast sur les grandes, « Grandeur Nature » de Jeanne Paravert chez Arte Radio. Beaucoup de Radio France et de Arte Radio globalement.

Si tu prends du recul, quel est ton regard sur ton parcours ?
 

Je vais avoir 40 ans et j’ai toujours l’impression de ne pas savoir ce que je vais faire quand je serai grande. Mais dans le fond y’a quand même une logique dans ma trajectoire. J’ai longtemps complexé de faire de la pub dans une famille où tout le monde est médecin. Mais petit à petit, je me suis rapprochée de ce que j’aimais faire. J’ai mis du temps à assumer et à me libérer du regard des autres mais aujourd’hui je me sens bien là où je suis.

Avant de se quitter, aurais-tu un petit conseil pour le réseau Women & Podcasts ?


Ne jamais se dire que c’est trop tard. Depuis que j’ai 18 ans j’ai l’impression que c’est trop tard pour changer de voie. Après mon bac L, je me disais, « ça y’est, c’est foutu, je ne pourrais plus jamais être médecin ». Pareil après le Celsa, j’avais l’impression d’être coincée dans une filière que je ne m’aimais pas. Alors qu’il n’est jamais trop tard, même à 40 ans. J’ai l’impression que les jeunes se mettent moins de barrière cela dit.  Un autre conseil, ne jamais se sentir menacée par  l'intelligence et le talent des autres mais au contraire en faire une force. Surtout entre femmes. Ça aussi ça change et c’est très réjouissant.

bottom of page