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CHLOÉ COHEN

“Quand tu es hôte, il y a forcément

quelque chose de toi, de qui tu es vraiment,

dans le projet.”

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L'interview🎙

Que représente le podcast pour toi ?

Pour moi, c’est LE nouveau média qui s’installe progressivement dans le quotidien des Français·es. Il y a un côté intimiste dans le podcast et ça fonctionne. C’est un média de la liberté de ton, de format et d’écoute.

 

Justement en parlant d’écoute, tu écoutes quoi ?

J’aime beaucoup la Poudre de Lauren Bastide, Chaleur Humaine du Monde, ou encore Championne du monde de Cléo Henin en tant que sportive. En termes de fiction, j’ai adoré le Nuage de Nouvelles Écoutes par exemple.

 

D'où vient ton attrait pour l’audio ?

J’ai grandi avec la radio, elle était allumée tous les matins, allumée aussi pour tous les trajets en voiture. J’ai été bercée par les matinales de France Inter et de France Culture. Ça fait vraiment partie de mon enfance.

 

As-tu toujours voulu être journaliste ?

Il me semble oui. J’ai toujours aimé écrire, parler avec des gens, les écouter, m’interroger sur des sujets différents. Tu écrivais déjà enfant ou ado ? Oui, j’ai même participé à un concours de poème, en 5ème j'ai écrit un petit roman et j’ai toujours eu un journal intime.

Tu as lancé ton podcast alors que tu vivais aux US,

quel a été le déclic ?

En juillet 2016, je suis en effet partie aux US comme journaliste correspondante pour suivre la présidentielle américaine. J’ai travaillé pour Le Parisien, l'Echo, RTL ou encore Radio Vatican pendant 3 ans. Sur place, je me suis interrogée sur ma façon de consommer. À New York, beaucoup de marques prenaient la parole sur la mode responsable. J’ai assisté à des conférences sur les droits humains et pollution de l’industrie textile, à l'ONU, ou à l’occasion de rencontres avec le réseau féminin She for S.H.E. C’est un sujet qui me passionnait. En 2016, le podcast aux USA était déjà très implanté, la question “qu’est ce que t’écoutes comme podcast ?” était dans toutes les conversations. L’idée a donc germé, je me suis documentée sur les enjeux sociaux et environnementaux de l’industrie textile, j'ai enregistré 10 épisodes et je me suis lancée. Le 1er épisode est sorti en septembre 2018. Et à l’époque il n’y avait aucun autre podcast francophone sur la mode responsable.

 

Quelle a été ton émotion au lancement ?

J’avais peur ! Une fois que c’est parti, tu peux vite être exposé à la critique. C’est différent quand tu travailles pour un média. Là, quand tu es hôte, tu incarnes le contenu, il y avait quelque chose de moi finalement dans ce projet, de qui j’étais vraiment.

 

Est-ce que cela a marché tout de suite ?

Ah ah non ! Au début, personne n’écoutait à part mes proches mais j’ai continué. Et petit à petit, ça a grossi de manière organique. Je suis revenue en France à l’été 2019 et j’ai fini par quitter mon poste pour me consacrer à mon podcast. C’était là où j’avais envie d’aller.

 

Quand as-tu réussi à monétiser ton podcast ?

La question de la monétisation est arrivée au bout de 2 ans environ, j’avais des questions au départ, je ne savais pas s’il fallait que j’aille sur ce terrain mais je devais trouver comment financer ce média. Je diffuse aujourd’hui des pré-roll, des épisodes sponsorisés mais je choisis avec exigence mes partenaires.

 

#BILAN DES 4 ANS

Ton souvenir fort depuis le lancement ?

Quand j’ai interrogé Dilnur Reyhan, sur le scandale du génocide des Ouïghour·es, j’avais les larmes aux yeux, et elle aussi.

Depuis 4 ans qu’est-ce qui a changé chez toi ?

J’ai évolué sur la prise de parole en public à force d’interviewer des cheffes d’entreprise, d’anciennes ministres. Aujourd'hui, j’adore cet exercice et c’est grâce au podcast.

Et dans ta façon de vivre ?

J’essaie de consommer de manière plus responsable. Dernièrement, je me suis détachée des réseaux sociaux, et je vis mieux, plus sereinement. Et puis gros changement récent, j’ai déménagé à Toulouse, pour avoir une vie plus douce et plus proche de la nature.

Qu’est-ce que ces années podcastiques t’ont apporté ?

C’est riche de pouvoir rencontrer autant de monde, leur poser des questions, ça m'a nourrit intellectuellement et cela a aiguisé mon esprit critique.

Quels sont tes enjeux aujourd’hui pour ton podcast ?

Après presque 5 ans, il y a un vrai enjeu edito, je me dis “qu’est ce que je vais pouvoir raconter encore?” Jusqu’à présent j’ai réussi à rebondir mais ce n'est pas simple, il y a souvent des doutes. Il faut toujours se réinventer. J’ai une nouvelle idée, qui j’espère plaira, mais pour l’instant je ne peux pas en dire plus.

L’invité que tu n’a pas eu mais dont tu rêves ?

Léna Situation pour parler de ses engagements, de sa marque de vêtements et de sa façon de consommer la mode.

Tu fais partie du réseau Women & Podcasts, pourquoi ?

Je suis convaincue que la sororité, que l’entraide entre femmes est essentielle. En tant que femme aujourd’hui, ce n'est pas évident de se faire une place, de faire entendre sa voix. Ce genre de réseau, ça donne du courage, un nouveau souffle, on peut partager ses doutes en toute bienveillance. Ça permet d’oser plus !

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