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NORA HISSEM 

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Les projets podcasts sont devenus un contenu de communication 360 à part entière et le travail avec les clients est d’autant plus enthousiasmant. ” 

L'interview🎙

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quelle est ta fonction au sein de Nouvelles Écoutes ?

J'ai 35 ans, je suis directrice communication et marketing au sein de Nouvelles écoutes et DG adjointe depuis 5 ans.

Mon rôle est double, déployer la stratégie de la boite en coordination avec les directrices de pôle et les équipes, et faire rayonner le studio auprès de tous les publics.

Ce que l'on ne sait pas déjà de toi ?


J’ai une passion pour le surf. Dès que je voyage, je cherche un océan. J’aime cette idée que pour prendre une vague il faut à la fois être dans le contrôle tout en lâchant prise.

Quel est ton parcours ? Qu'est ce qui t'a amenée à rejoindre l'audio digital ?  

J’ai fait une prépa lettre et une école de commerce. Pendant mes études, avec l’arrivée de Facebook à l’époque, j’ai eu rapidement envie de travailler dans le digital. J’ai ainsi passé 4 ans en agence de conseil en stratégie et digital où j’ai travaillé pour des grandes entreprises et institutions françaises.

J’ai ensuite passé quelques années au sein d'établissements publics sur le développement leur écosystème social et digital, la création de contenus, la gestion de projets web ou encore les relations presse et la réputation. Ces années ont formé mon expertise autour de la communication de marque et de marketing digital.

 

Je suis ainsi arrivée chez Nouvelles Écoutes en 2019, très enthousiasmée par le média podcast que j’appréciais depuis longtemps et par le projet créatif et engagé de Lauren et Julien. Sensible aux enjeux de société et de futurs communs, j’ai trouvé à l’époque dans le podcast un secteur aux fortes valeurs féministes ou écologiques. Avant mon arrivée chez Nouvelles Écoutes, je me rappelle aussi d’une brève lue dans les Inrocks où Lauren parlait d’entreprenariat et de féminisme, c’était encore peu commun et j’avais trouvé la vision de Nouvelles Écoutes extrêmement enthousiasmante.

Il y avait aussi cet attrait pour la production de contenu et les nouveaux usages, là où on peut faire des choses différemment…


Peux-tu nous raconter ta "découverte" du podcast ? Quel a été le premier podcast que tu as écouté ? Y a-t-il eu un déclic ?


Je ne crois pas avoir eu de déclic avec le podcast, j’écoutais beaucoup la radio et j’ai naturellement été attirée par de nouvelles formes de création sonore. Je me rappelle passer du temps à explorer la plateforme d’Arte Radio à l’époque. Aussi l’un des premiers podcasts qui m’a marqué, c’est Crackopolis de Jeanne Robert. Des épisodes de quelques minutes, dont je me rappelle encore l’ambiance sonore, j’avais trouvé ça fantastique. 

La création et la culture ont-elles toujours fait partie de ton environnement? 

Ma mère était institutrice, j’ai eu un parcours privilégié par rapport à ça. J'étais plongée dans les livres et il y avait une radio dans chaque pièce à la maison – cliché mais vrai.

Jusqu’à ma vingtaine, je me voyais plus tard journaliste, j’ai toujours aimé le fait de raconter le monde. Et j’aime bien cette idée développée par Cyril Dion [journaliste, écrivain] qu’il est important de créer de nouveaux récits pour que ceux-ci adviennent.

 

En tant que Directrice Communication Marketing au sein de NOUVELLES ECOUTES depuis plusieurs années, quelle est ta vision du secteur aujourd'hui ? Quel rapport AVEZ-VOUS avec les annonceurs ?

Le podcast c’est un endroit de la création, où tout est toujours à inventer. Côté business, c’est un secteur qui s’est historiquement construit pour les studios indépendants sur un modèle d’agence créative. En 2024, on est sur un marché dynamique et toujours aussi en avance, dans ses formats, sa distribution, sa façon de faire de l’information ou du divertissement, mais aussi sur sa façon de travailler avec les annonceurs.

Chez Nouvelles Écoutes, il s’est par exemple créé, il y a 5 ans, la régie Podcasts Native intégrée au studio, avec aujourd’hui un catalogue de plus de 10 millions de téléchargements. Côté brand, les annonceurs sont toujours aussi séduits par le format premium du podcast et lui sont fidèles.

On a beaucoup de saison 2, 3, et plus encore chez nos clients. Le podcast de marque, ce sont aussi aujourd’hui des enjeux autour de la force de la distribution et du marketing. Les projets podcasts sont devenus un contenu de communication 360 à part entière et le travail avec les clients est d’autant plus enthousiasmant.

Quels sont, selon toi, les nouveaux enjeux du secteur du podcast ?

Un enjeu majeur au-delà du business modèle est d’obtenir pour le secteur un statut défini pour bénéficier d’un soutien à la création podcast. Comme je le disais précédemment, les enjeux de distribution, de découvrabilité et d’analyse des KPI sont aussi des sujets clés pour comprendre et atteindre ses audiences.


Quels sont les grands défis/projets de Nouvelles écoutes ?

L’idée est de continuer d’explorer les formats podcasts et de surprendre nos publics. Parmi les ambitions de Nouvelles Écoutes, il y aussi la poursuite du développement de podcasts à l’échelle européenne et internationale, aux côtés de PodX Group.

Quel est aujourd'hui ton rapport (personnel) au podcast ?  Si tu avais une playlist à nous transmettre ?

J’écoute surtout des séries documentaires mais voici une suggestion de podcasts que j’aiment particulièrement : 

  • The Competition de Shima Oliaee - une série qui va à la rencontre des jeunes filles d'un concours célèbre aux US "the Distinguished Young Women (DYW)" qui met en compétition les 50 meilleures lycéennes du pays. On entre dans la tête de ces filles, dans le monde des adolescentes d'aujourd'hui, de ce qui les meut et les traverse. Passionnant.

  • Sixteenth Minute of Fame de Jamie Loftus - qui s'intéresse dans chaque épisode à un objet de culture web culte pour en disséquer l'époque et comprendre ce que notre attention collective bien qu'éphémère pour ces moments d'internet disent de nos sociétés et de nous (spoiler : pas que du bien)

  • Mon Odyssée de Lauren Oliel - émouvant, bouleversant, magnifiquement écrit et réalisé. A écouter absolument.

  • Le Goût de M de Géraldine Sarratia (le dernier avec la peintre Claire Tabouret par exemple ou les 2 épisodes avec Paul B Preciado) - un mélange des genres réussi entre art, design et sociologie à travers une interview centrée sur l'habitat ou la profession de chaque invité.e.

  • Crackopolis de Jeanne Robert -  Objet sonore culte. Un des premiers documentaires podcast que j'ai écouté et qui m'a durablement marqué.


On évoquait la création, comment, toi, tu te nourris au quotidien ? Qu'est ce qui t'inspire ? (contenus, personnalités)

Je lis des  romans, des essais entre autres, j'aime aussi beaucoup le format documentaire (j'ai été très touchée cette année par Bye Bye Tibériade de Lina Soualem, et Apolonia, Apolonia de Lea Glob). Je suis aussi une grande fan des home tours du magazine AD (Architectural Digest), des formats Youtube du journaliste Loïc Prigent et du compte Arte à suivre sur Instagram.


Tu es une femme à la tête d'un poste à responsabilité ? As-tu rencontré des freins à ton évolution (lié à ton genre)?

Dans mon parcours professionnel, je n’ai pas foncièrement ressenti d’obstacles tangibles, mais des freins intrinsèques au conditionnement de genre du type syndrome de l’imposteur, charge du care etc. Pourtant il faut apprendre à transformer ces freins en force. Il s’agit d’être par exemple consciente que les qualités « émotionnelles » souvent connotées féminines ou synonyme de faiblesse, sont aussi fondamentales que des compétences opérationnelles pour un poste de manager ou de direction par exemple.


Tu fais partie du réseau “Women & Podcasts”, en quoi un réseau comme celui-ci fait sens selon toi ? Si tu avais un conseil, un message à faire passer à toutes les femmes du réseau pour grandir ? 

Il faut connaître les freins à notre genre et ceux liés à nos complexes personnels. Savoir qui on est et ce qui nous entrave nous permet d’avancer. C’est à ce moment-là que l'on peut s’organiser en réseau, lutter contre les discriminations et les doutes qui nous empêchent, se soutenir grâce au collectif. Se voir entre femmes ou entre personnes minorisées par exemple c’est déjà participer à faire émerger des synergies et des opportunités pour soi-même.

Si je devais donner un conseil : rester curieuse, continuer d’avancer, d’aller vers ce qui nous anime, vers la meilleure version de soi et s’entourer… Bref allez-y ! Les choses se débloquent parfois simplement en faisant un premier pas. 

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