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Samia Basille

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“ On reçoit avec l’audio les vibrations exactement comme ce quI A ETE enregistré"

L'interview🎙

Bonjour Samia, tu es dans le paysage des podcasts depuis le début, mais pour celles qui ne te connaissent pas, qui es-tu ?

Je suis une femme de 35 ans, je fais des podcasts depuis 6 ans, je suis freelance, créatrice de contenus et hôte du podcast aujourd’hui Le Love Gang.  

Quel est ton parcours, ta formation ? 

 

J’ai fait Sciences Po Rennes et un master de 2 ans dans les relations internationales sur la sécurité nucléaire aux Etats Unis, à Georges Washington University plus précisément. En rentrant en France, j’ai ensuite travaillé au CNRS, puis au Ministère de l’intérieur, dans la sécurité nucléaire.

 

Comment as-tu découvert le podcast ? 

Avant j’écoutais juste le flux radio, mais aux Etats Unis, j’ai découvert les podcasts, avec la série incroyable, “Serial”. Je me suis dit à l’époque, c’est génial, mais je l’ai laissé dans un coin de ma tête. Tout s’est passé quelques années plus tard.

Qu’est-ce qui t’as plu dans ce format ?

J’ai eu un énorme coup de cœur avec le premier serial, la forme narrative, la voix m'embarquait. Comme l’a dit le réalisateur Quentin Bresson dans une interview, Avec l’audio, on ne perd aucune dimension alors qu’avec un film on passe de la 3 D à la 2D. On reçoit avec l’audio les vibrations exactement comme ce qu’on a enregistré. 

Et puis, c’est un passe temps incroyable !

Tu as décidé de devenir créatrice de contenus audio, comment es-tu arrivée dans l'écosystème du podcast ?

En 2018, je suis en France et j’ai une sorte de crise de sens. Je me dis “qu’est-ce que je peux faire dans ma vie”, mon job ne me plaisait plus. A ce moment-là, j'écoutais beaucoup de podcasts, j'avais d’ailleurs lancé un blog radio où je parlais de podcasts. C’était rare à l’époque.

On est donc, début 2018, je continue le blog, et au même moment, il y a un appel à candidature pour une formation radio, Transmission, avec un accent sur le documentaire. C’est pour moi ! Je me lance dans cette formation pendant 6 mois. Dans le cadre de la formation, je commence à réaliser mon premier documentaire, je pars enregistrer lors d’une manifestation le 1er mai 2018. J’accompagnais une secouriste. C’était génial. Ma formation est finie, je poste alors le documentaire sur internet et sur un coup de chance ou du hasard je ne sais pas, une journaliste de Télérama le trouve, rédige un article et me donne 3TTT dans Télérama. Ça m'a motivée. 

Après, j’ai pitché des projets à des producteurs. J’ai travaillé pour Binge Audio (Programme B), pour Slate, sur  un projet sur les gilets jaunes. C’était une période un peu galère, j'allais avoir 30 ans et je n’avais pas d’argent, mais j’ai continué. Ensuite, j’ai réussi à vendre un projet à Spotify : Damien, l'école et la colère, un documentaire sur lequel j’ai travaillé pendant plus d'1 an. Personne n’était intéressé et un jour, j’ai posté un tweet sur le projet, Claire Hazan l’a vu. C’était parti. J’ai également travaillé pour un studio américain, peut-être une de mes plus grandes fiertés. 

A un moment, j’ai aussi eu besoin de faire des choses plus légères. J’écoutais par exemple, “Normal, Gossip” des potins d’anonymes. L’amour est un sujet qui m’a toujours intéressé. C’est  là que j’ai décidé de lancer “ La chamade”, et appelé ensuite “Le Love gang,” où je raconte des histoires d’amour que je reçois d’auditeur.trices, à un.e invité.e. 

 

Comment marche ton podcast ?

Ça marche bien, je fais environ 75 000 écoutes par mois. J’ai mis un an à le faire décoller et à pouvoir le monétiser. J’ai déjà fait aussi 2 lives. Mais, c’est très prenant, choisir les histoires, les invités, le montage (environ 8h par épisode minimum). Je fais tout toute seule.


Aujourd’hui, quel est ton niveau d’écoute de podcasts ? 


Je suis totalement accro. J’écoute 5 heures de podcasts par jour. J’ai récupéré récemment une stat de mon appli de podcast : sur les 11 derniers mois, j’ai écouté l’équivalent de 30 jours de podcasts. Je suis folle !

Tu écoutes quoi ?

J’écoute quasiment que des podcasts américains

​Tu nous partages ta best playlist ?

Celebrity Memoir book club (je suis archi fan, je ne rate aucun épisode et j’ai même acheté un bonnet) 

Binchtopia (2 filles qui échangent sur la pop culture) 

Otherworld (podcast sur des histoires paranormales)


Une surconsommation de podcasts te permet-elle de faire autre chose ?

Oui, heureusement, je vais au cinéma et je lis beaucoup.

Est-ce tu ne serais pas hyperactive ?

Je dois faire un diagnostic bientôt je te dirai… Je pense qu’il y a quelque chose de l’époque, j’ai besoin de contenus tout le temps. J'ai besoin de bruit!  Le seul moment calme pour moi, c’est la nuit, avant il y a toujours quelque chose, un podcast, un tiktok, un film.


Est-ce que tu dirais que le podcast a changé ta vie ?

 

Oui, il a même bouleversé ma vie. Petite, je voulais être journaliste. Le podcast, c’était la bonne molécule pour moi. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si je ne faisais pas de podcasts aujourd’hui. Même s’il y a eu des hauts et des bas, je ne me vois pas faire autre chose.

L’environnement dans lequel tu as grandi as-t-il été propice à ton évolution ? 

Je viens de Fontainebleau, j’ai évolué dans un environnement culturel fort. Mon père était ingénieur EDF mais musicien de jazz. Je lisais aussi beaucoup. 

Pour le rapport à l’audio, cela s’est fait progressivement. Ma première connexion à la voix, ce sont les histoires racontées par Marlène Jobert. Au Lycée, j’écoutais aussi les filles du Mouv. Mais surtout je crois que j’aimais les histoires. J’ai toujours lu, j’écrivais aussi beaucoup, notamment au lycée. Je rêvais 9 ans d'être romancière, je crois que le projet ne m'a pas quitté.

Tu vas sortir un roman ?

Oui j’espère. Je travaille dessus.

Peux-tu nous raconter quelque chose qu’on ne sait pas déjà de toi ? 

 

Mon pseudo “Miskina”, vient d’un fanzine que j’ai créé il y a des années quand j’ai découvert le milieu PUNK (que j’ai adoré d’ailleurs). 

Sinon, j’ai énormément de mal à écouter de la musique, je ne peux pas écouter une chanson triste. Je suis encore aujourd’hui trop sensible à certaines notes.


Tu es membre du réseau Women & Podcasts, pourquoi?

 

Je trouve que c'est une très bonne idée. Dans le secteur, nous sommes beaucoup de femmes mais il n’est pas facile de se rassembler, de s’entraider et même parfois de ne pas voir les autres comme des rivales. Un réseau comme celui-ci permet finalement d’apprécier l’autre et  autour de ce qui nous réunit, l’amour du podcast.

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